20 Juin 2025

La restitution finale du projet « Picasso à la croisée des regards » au musée national Picasso- Paris

Picasso à la croisée des regards

Après plusieurs semaines d’expression libre, d’émotions, de créativité et de réinvention, les participant·e·s à la formation de prise de parole ont présenté leur restitution finale au cœur même du Musée national Picasso – Paris, le 20 juin, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugié·e·s.
Une restitution puissante, poétique et habitée, où chacun·e a laissé résonner son regard sur l’œuvre de Picasso, entre hommage personnel et réappropriation artistique.

C’est la deuxième année que nous organisons, en partenariat avec le Musée national Picasso, cet événement. Le projet vise à promouvoir l’inclusion et l’insertion professionnelle dans le secteur culturel pour les personnes réfugiées et personnes migrantes en France.

“Picasso, c’est…” : en mots et en image corporelle

Sur l’escalier du musée, espace chargé d’histoire et d’émotion, les participant·e·s ont pris place. Un·e à un·e, ils et elles ont partagé, avec sincérité et intensité, ce que le nom “Picasso” évoquait pour eux. Puis, chacun·e a créé une image corporelle expressive, inspirée à la fois de son ressenti, de son histoire et de tout ce qu’il ou elle avait appris sur Picasso durant la formation. Une scène vivante, mouvante, vibrante, à la croisée des cultures et des regards.

Dialoguer avec une œuvre : entre imitation et résonance

Dans une deuxième étape, chaque participant·e a choisi une œuvre de Picasso avec laquelle engager un dialogue personnel.
Cette fois, l’art devient la voix du corps. Chacun·e a d’abord créé une image par imitation, pour épouser les formes de l’œuvre, en saisir la structure et la tension. Puis sont venues une ou plusieurs images par résonance, nées de l’émotion ressentie, de l’écho intime – parfois jusqu’à la danse.

Un travail de gestuelle libre et sensible, explorant les mouvements, les silences, les élans intérieurs.
Chaque posture était tenue quelques secondes, pour que le public puisse pleinement l’absorber.

Poèmes sonores et visuels

La barre était haute : il ne s’agissait pas seulement d’écrire, mais de vivre le poème.
À partir de trois à cinq mots-clés choisis autour de l’œuvre, chaque participant·e a composé un texte libre. Certains l’ont lu à voix haute, d’autres l’ont incarné de façon sonore et gestuelle, faisant du poème une expérience sensorielle.

Un moment fort : un participant prononce “abeille”… puis en imite le bourdonnement. Il dit “vent”… et souffle, laissant les sons emporter le sens.
Une autre participante fait naître ses mots dans le mouvement : “forte”, “grande”, “ronde” – et chaque mot prend corps.
La voix devient matière, le geste devient phrase. Le corps est le poème.

Exprimer librement : "J’ai choisi cette œuvre parce que…"

Après les gestes, les mots.
Chacun·e a pris la parole pour raconter le lien personnel qui l’unit à l’œuvre choisie.
Une prise de parole simple, mais forte. Sincère, parfois bouleversante.
Des fragments de vie partagés, des émotions mises à nu, des raisons profondes dites à voix haute : l’histoire, les couleurs, un regard, un souvenir, un choc esthétique, un rêve.

Cette étape marquait l’aboutissement d’un travail intérieur, où la sensibilité individuelle devenait une voix collective.

Le musée Picasso et moi…

Pour clore l’événement, une dernière prise de parole, intime et symbolique :
“Le musée Picasso et moi…” – une phrase que chacun·e a complétée à sa manière.
Ces mots ont été écrits à la main, déposés au sol, comme dans un jeu de dominos, formant une constellation d’émotions et de liens tissés avec le lieu.

Un geste simple, presque rituel, pour inscrire leur passage dans l’espace du musée, pour laisser une trace vivante, poétique, collective.

Et pour finir… une célébration

La cérémonie s’est achevée par une remise d’attestations, symboles du chemin parcouru pendant ces deux mois de formation.
Étaient présent·e·s pour célébrer ce moment : les participant·e·s, leurs proches, l’équipe du Musée national Picasso – Paris, Florence Chantriaux (qui a animée la formation), les représentant·e·s du HCR – UNHCR, et toute l’équipe de SAMA For All.

Un moment de joie, de fierté, de reconnaissance partagée.

cet événement n’aurait pas pu voir le jour sans le précieux soutien du Musée national Picasso – Paris, de Florence Chantriaux qui a accompagné les participant·e·s tout au long de formation, et de l’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), présent lors de cette journée.
Un grand merci également aux participant·e·s pour leur engagement inspirant, et à leurs proches venus les soutenir dans ce moment fort.